Valérie Barkowski – Supplément d’âme nomade
Inspirée par le voyage et les savoir-faire autour du monde, Valérie Barkowski crée avec passion un linge de maison artisanal, raffiné et intemporel depuis plus de vingt ans. ‘Slow’ par nature, elle a toujours fait rimer qualité avec durabilité et authenticité.
« Je peux passer des heures à regarder des mains au travail », confie Valérie Barkowski. Des mains qui brodent avec un fil et une aiguille ou des mains qui pétrissent la pâte à pain. Une matière première qui est transcendée, révélée par des gestes ancestraux. Mais ces savoir-faire ont tendance à se perdre, s’oublier au profit d’une prétendue modernité toute en rapidité. « Pour moi, il est difficile de voir disparaître ces patrimoines… Quand je suis arrivée à Marrakech en 1996, je savais que les femmes brodaient leurs trousseaux. J’ai naturellement voulu faire broder du linge pour ma maison mais impossible de trouver le linge et les brodeuses, cette tradition étant peu à peu abandonnée. Cela m’a intriguée et c’est comme cela que tout a commencé. J’ai mis trois ans à surmonter une multitude d’obstacles pour mettre ma première collection au point. L’aventure s’est poursuivie avec le tricotage, le block print, le papier fait main et le tissage en Inde. J’ai appris la patience et le respect. Il faut parfois plus d’une année pour confectionner certains produits. Le créateur n’est rien sans l’artisan. Je ne veux pas dénaturer la main de l’homme mais l’accompagner dans ce qu’elle sait faire et lui ouvrir d’autres horizons. Je ne m’approprie pas son patrimoine culturel, je le revisite et je le transfigure à ma manière. Je ne reprends jamais littéralement des dessins existants. Le voyage est pour moi une inspiration abstraite. Mon imaginaire, en étant placé à tel endroit, se pare de vibrations, de couleurs, pour écrire quelque chose de nouveau. » Dans le même élan, son linge de maison raffiné invite au voyage immobile et apaisant, au fil des lignes épurées mais habitées.
Proche de son atelier situé à Marrakech, non loin de sa boutique de la médina et de son riad Dar Kawa1 devenu maison d’hôtes et vitrine de son art de vivre, Valérie Barkowski n’en demeure pas moins curieuse de découvertes aux quatre coins de la planète. « Marrakech est la base idéale mais ma créativité doit être nourrie par d’autres univers. J’ai travaillé en Inde, en Russie, au Vietnam. Je cherche de nouvelles façons de fonctionner en me déplaçant moins, pour minimiser mon empreinte carbone. J’ai par exemple demandé des échantillons de textile brodé en Afrique sans m’y rendre. On doit être responsables par rapport aux produits que l’on fait naître. Cette pandémie me fait encore plus réfléchir à tout cela. Aujourd’hui, je veux intensifier ma démarche. J’ai démarré il y a vingt ans avec mon instinct, je continue avec ma raison parce que je sais que j’ai emprunté la bonne voie, celle d’une production en mode ‘slow’ bien avant qu’on en parle. »
TRANSMISSION DE GÉNÉRATION EN GÉNÉRATION – Valérie Barkowski
Valérie Barkowski se rend compte que ses premiers modèles bordés de pompons n’ont pas vieilli en deux décennies et sont toujours largement plébiscités par sa clientèle de décorateurs comme de particuliers. « J’ai voulu créer des produits qui peuvent traverser le temps parce que les matières premières sont belles, parce que la confection est de qualité. Pour moi, cela n’a pas de sens de jeter. J’aime les choses qui peuvent se transmettre, comme autrefois. J’ai des clients fidèles qui ont une relation presque ‘affective’ avec mon linge depuis de nombreuses années. Une relation intime et douce, liée à des moments agréables. » Cette approche tout en lenteur et en authenticité, l’esthète l’a adoptée également dans sa vie privée. « Je me suis mise à la permaculture dans mon jardin, avec le temps dont je dispose. » Oui, plus que jamais, l’univers hyper créatif de Valérie Barkowski est le prolongement sincère, conscient et cohérent de sa personnalité hors normes.
BIO EXPRESS
Directrice artistique à 360° qui a mis sa créativité débordante au service de projets ponctuels (consultance pour des labels, décoration intérieure pour des particuliers et des showrooms, mise en espace de boutiques…) comme de marques qu’elle a imaginées de A à Z (Mia Zia qu’elle a revendue en 2007, Bandit Queen, No-Mad en Inde…), Valérie Barkowski se concentre aujourd’hui sur la confection de sa collection de linge de maison éponyme qui a pris forme en 1997. Elle a ouvert sa boutique le 1er janvier 2016 dans la médina de Marrakech et son e-shop a été lancé au début de cette année. « La plus grande partie de ma collection est réalisée sur commande, les produits sont confectionnés sur mesure et dans les coloris souhaités. Comme tout est fait à la main, le répertoire est infini », précise-t-elle.